quarta-feira, 23 de dezembro de 2015

Une Saison en enfer par
Arthur Rimbaud
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs,
où tous les vins coulaient.

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai
injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été
confié!

Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute
joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.

J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai
appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me
suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la
folie.

Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.

Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac, j'ai
songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.
La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !

2

« Tu resteras hyène, etc... », se récrie le démon qui me couronna de si aimables
pavots. «Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux. »

Ah ! j'en ai trop pris : -Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins
irritée! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans
l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache ces quelques
hideux feuillets de mon carnet de damné.


ARTHUR RIMBAUD


Durante a minha espera, apenas vendo
satânico delírio que me açoda,
a vida sem sentido em louca roda,
sem medo e sem pudor, ora desvendo.

A falsa caridade, mero adendo,
enquanto uma alma pútrida já poda
orgástico banquete em fogo e soda
o gozo passa a ser seu dividendo...

E quando no Divino Inferno vejo
a boca mais sedenta do desejo
enfurno-me nas súcias mais imundas,

e ris dos meus delírios em fornalhas
que alimentando em missas e batalhas
a cada novo dia, este antro inundas...


Marcos Loures.

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